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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/412

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92 LITTIIBATURE ITALIENNE

diverses : celles de la poésie biblique, homérique ou oviclienne (la Feroniade, commencée en 1783), celle dc Dante et de l`Arioste, de Shakespeare (Galeotto Man- fredi, tragcdie, 1787), des Allemands et des Anglais, d’AlIieri et de M.-J. Chénier (Cain Gracco, 1800). Cette mcrvcilleuse souplesse n’était malheureusement pas tem- pérée par un égal souci de mettrc un peu d`harmouie entre ses actes, ses écrits et ses sentiments. Dans quclle mesure obéissait-il a une indignation sin- cere et spontanée ldrsqu’il écrivit, en 1793, son oeuvre la plus célebre, la Bassvilliana? Bien En qui le dira. La populace fanatisée de Rome avait assassiné, le 13 jan- vier, un secrétaire de la légation francaise a Naples, Hugo Basseville. En quelques mois, Monti composa les quatre Premiers chants d’un poeme qu’il pensait faire beaucoup plus long, et qu’il ne termina jamais; il sup- posait que Fame de Basseville, pour expier ses forfaits, devait assister, sous la conduite d'un ange, a toutes les horrcurs de la Revolution, et principalement at l’ei:écu- tion de Louis XVI. Ce ne sont qu’apparitions surnatu- relles et allégoriques, fantomes, visions célestes, scenes infernales dont Paris est lc théfntre et les Jacobins sont les actcurs. Cette lourde machine poétique, hors de toutd proportion avec le role de Basseville, et meme avec l’importance de la mort de Louis XVI dans les destinées du monde, est un emprunt inopportun a la Messiade de Klopstock, avec quelques réminiscences de la Bible et de Milton, d’Homere et aussi de Dante. De ce dernier, Monti imite, avec la (E terza rima ns, l'invective violente; mais il n’a rien de la passion profonde qui anime les person- uages de la Divine Cvmédie : ici tout est factice et froid. A supposer que le poete ait conqu, comme Alfieri, une horreur sincere pour le régime dc la Terreur, comment