Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/420

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400 Liruanuas iTAL11mNs lui; il dut a quelques amis dévoués d’échapper a la misére, et l°amour, dont il avait tant abuse, lui valut du moins quclques consolutions : une Siennoise, Quirina Mocenni, dont l’adoration fidéle ne fut découragée par aucune froideur, par aucune inlidélité, avait {acilité sa fuite E1 travers la Suisse, en lui faisant parvcnir, sans se nommer, le prix de sa bibliothéque qu’elle avait achetée, tout en lui en laissant la jouissance; durant ses derniéres années, il fut assisté avec dévouement par une lille qu’il avait cue, a Boulogne, de sa liaison passagére avec une Anglaise. n Ce caraetere inégal, passionné, mais dont les {`aiblesses étaient relevées pur une [ierté d’allure et de langage qui ne manquait ni de courage ni de noblesse, a sur celui dg Monti un immense avantage : il ne préte guére a la cri- tique que du coté de la vie privée. L’attachement a la libcrté a dominé toute sa carriére; il osa {airc entendre ig Bonaparte quelques avertissements sévéres, et ne put se plier a servir l’Autriche. Des 1810, lors de sa rupture avec Monti, il lui écrivait : << Votre épitaphe chantera vos louanges; la mienne dira que, si j’ai eu beaucoup de mauvaises passions, ma plume n’a jamais été souillée par le mensonge. » Et, avec une belle conscience de sa valeur, il-termiuait par ce vers le sonnet dans lequel il avgit tracé spn portrait : Morto, tu nil durai ferns • ripcso. Peu de prédictions se sont plus exactement réalisees. Ifmuvre de Foscolo n’est pas tres considérnble, cclle du moins qu’on lit encore : deux odes, quelques sonnets, un court roman, un poeme de 295 vers, des fragments d’un autre poeme inachevé; mais elle le met au premier rang dcs écrivuins de l’ltalie modrrne.