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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/421

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L‘lTALlH NApo1.1·§o1~mzm~m 401 ll débuta en 1797, avec un Bonaparte liberaiore, ct oda del liber uomo Niccolo Ugo Foseolo », ou il célébrait, avec une chaleur gintée par un peu de rhétorique, le triomphe des idées démocratiques in Venise. En 1800 et en 1802, les deux odes composées pour Luigia Pallavicini, sur une chute de cheval qu’elle {it au bord de la mer, a Sestri, et pour Antonietta Fagnani-Arese convalescente (All'amica risanata), révélerent dans toute sa plénitudo la personnalité artistique du poete. C’est un pur clas- sique : son culte de la beauté dans les images et dans le style se traduit par un dessin d’une ligne sobre et ferme, d’une perfection un peu tendue, et dont la sérénité contraste de facon inattendue avec le tempérament fou- gueux, passionné, presque romantique, de l’amoureux Foscolo. La mythologie grecque lui fournit tous les élé— ments de son lyrisme, non seulement la partie décora- tive et extérieure, mais le fond lui-méme, la fiction par laquelle il transforme la femme qu’il chante en une divi- nité de l’Olympe. La transposition s’opere sans eil`ort en ces strophes agiles et lumineuses, et c’est dans la conception méme du lyrisme qu`il faut cheroher ici l’artilice, non dans l’exécution. Par sa naissance et sa premiere éducation, Foscolo possédait l`intelligence profonde, intuitive du génie grec : le mythe était pour lui quelque chose de vivant et de réel, et la plasticité parfaite de son style s’adaptait excellemment a cette forme tres noble de la poésie. Vers le meme temps (1802}, Foscolo publiait son roman le Ultime lettere di Jacopo Ortis, qui par leur sentimentalité sombre, par la fougue un peu désordonnée de l’imagination et du style, formaient un parfait contraste avec les odes. Dans les unes il n’avait mis que son art; dans les autres il se mettait lui-méme avec toutes ses LI‘I'TéIA'I`UII l'l'ALllIII·