Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/423

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L,ITALIE rumonéoumuus boa moderne, nerveuse et vibrante de passion. La vogue du livre {ut considérable : l’amour d’Ortis émut, et surtout son désespoir patriotique. Peu d’0euvres, aprés celles d`Alfieri, ont laissé une impression plus prof`onde dans le cceur des Italiens. Mais il faut avouer que l°influence pouvait en étre dangereuse; Foscolo n’avait pas craint d’écrire sur la premiere page de son roman que les malheurs d’Ortis fouruiraient plus qu’une consolation, un exemple a ses lecteurs. Il dut reconnaitre plus tard ce que ce pessimisme et cette glorification du suicide avaieut au contraire de malsain pour la jeunesse. Dans le poéme intitulé i Sepolcri (1807), le sens de la vie moderne et l°émotion patriotique, plus contenue, s’unissent at une forme d’une sévérité toute classique, pour fortifier les cosurs en les invitant a méditer les grauds exemples dont les tombes des héros perpétuent la mémoire. En moins de trois cents vers, Foscolo a donné toute la mesure de son génie; il y a fait une syn- thése vivante des éléments si divers qui constituaieut sa personnalité poétique. Connut-il les poémes << sépul- craux » des Anglais Young et Gray, ou le plan d’I. Piude- monte (voir p. 390) auquel justement il dédia son oeuvre? C’est probable; mais l’influence de la poésie grecque se révéle au premier rang, dans l’enchainement piudarique des épisodes, dans le style d’une concision parfois obscure, mais riche de pensées et d’images, enfin dans le culte des gloires de la Cité, car Ia poésie lyrique a pour office, selon la défiuition de Foscolo, de chanter les héros et les dieux. Le point de départ des Sepolcri est la loi qui inter- disait alors de distinguer par des signes extérieurs les tombes des humbles et des inconnus de celles des citoyens illustres : puisque les honneurs funébres ne servent pas