Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/461

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cmcoxuo Luonnm Un tion'— sans faire une allusion at sa mere! Le pr ojet éventé échoua, et les deux jeunes gens se virent plus étroite- ment surveillés. Ce {`ut seulement en novembre 1822, sur l’intervention d’un oncle, que Giacomo obtint la per- mission de quitter pour la premiere fois sa prison. Dans quelles dispositions d’esprit il passa ces deux derniéres années de captivité, en proic ai une mélancolie croissante, presque privé de lecture par le mauvais état de ses yeux, hanté par l’idée du suicide, sa pensée trop active minant ce corps débile, nous le voyons par sa cor- respondance et par le journal de ses pensées, récemment publié‘. ee J’étais épouvanté de me trouver au milieu du néant, néant moi-méme... J°en étais arrivé a croire que tout est faux en ce monde, méme la vertu, méme la {`aculté de sentir, méme l`amour... L’enthousiasme, compagnon et aliment de ma vie, s°était si bien éteint en moi, que j`en frissonnais d`eH`r0i : il est temps de mourir, m’écriais-je, il est temps de céder au destinl » Il ne renongait pourtant pas entiérement a ses réves de glcire, et parl`ois le moindre incident suffisait a lui rendre une lueur d°espoir. Un soir (1820), il ouvre sa fenétre avant de se mettre au lit; on était au printemps; Ie ciel était pur : la lune l’inonde de ses rayons et une bouffée d`:1ir tiéde entre dans sa chambre; au loin il entend des chiens qui aboient; des images sans nombre remontcnt a sa niémoire, son cuaur s’am0llit, et le voila qui crie comme un {`orcené ee implorant la miséricorde de la nature, dont il croyait entendre la voix aprés un si long silence ». C’est ii ce moment que se précise dans son esprit sa conception philosophique du monde infailliblement voué at la dculeur : le bonheur ne peut étre que l’ell`et momen- 1. Pensivrl di varia /iloso/ia e di bella lclleralura, 7 vol., 18984900; et Scrit!i vari [ncditi, 1 vol., 1906.