Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/467

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cncomo Lnomanx 441 vertu, fatalement écrasée par la force brutale; Alla pri- mavera (1822), invocation at l’inscnsible nature, aujour— d’hui dépouillée de l°aimable voile de Hctions imaginées par les anciens; l’hymn`e plein de souvenirs bibliques a Aux patriarches n (1822), admet que le bonheur ait pu étre le piirtzige de l’humanité taint qu’elle s’est oonformée aux simples lois de la nature; eniin, le sublime Ultimo cdnto di Safe (1822) oppose aux beautés de cette nature, indifférente et méme cruelle, la douleur injuste, immé- ritée d’un étre inévitablement voué au suicide. ll faut encore rattacher in ce grdupe de poésies la belle ode Alla sua donna, de peu postérieure (1823), ou Leopardi célebre le charme inelfable de la femme idéale, de te la femme qui n’existe pas ». A partir de 1823, Leopardi interrompit pour quelques années sa production poétique : dlautres préoccupations, d’autres oeuvres l'en détournerent momentanément. III Sorti pour la premiere {`ois de Recanati, Leopardi arriva le 23 novembre 1822 at Rome. L’idée qu’il avait concue de la ville éternelle, in travers la littérature clas- sique, ne correspondait en rien in la réalité. Ainsi son expérience de la liberté et des voyages aboutit tout de suite at une déception: il désira presque aussitét revoir Recanati, ou il rentra en mai 1823. Le mallieurcux poétc, trop longtemps isolé du monde et replié sur sa propre pensée, ne devait recevoir que des blessures chaque luis qu’il sortirait de lui-meme. Ce n`est pourtant pas que les marques delicates, toujours spontanées, d’admira tion et d’aH`ectueux intérét lui aient été marchandées par