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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/519

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avec un cycle de sonnets, « les Adultères », consacré à chanter d’illustres, « coupables et terribles amours ». Mais voici qu’il se tourne vers les maîtres italiens du xive et du xve siècle, Laurent de Médicis, le Politien en particulier, et qui remet en honneur des formes poétiques depuis longtemps délaissées : ballades, sextines, sonnets « rinterzati » (de 20 vers), stances de neuf vers ; il compose des rondeuux à la manière de Charles d’Orléans, et traduit le « Booz endormi » de Victor Hugo : le jeune virtuose enrichit et assouplit inlassablement sa technique (Isaotta Guttadauro, 1886). Les Élégies romaines, en distiques de forme classique, nous racontent, dans le cadre incomparable de la campagne romaine, la mésaventure de l’amoureuse qui n’est plus aimée (1887-1891). Lau révélation que d’Annunzio eut à ce moment du roman russe, a laissé sa trace dans le Poema Paradisiaco (1893), qui, en dépit de pièces charmantes, semble pauvre et artificiel. La même année paraissaient les Odi Navali, dans lesquelles se manifestait pour la première fois un nationalisme belliqueux, irrédentiste, à propos d’une « fête navale dans les eaux de Gênes », « pour un torpilleur dans l’Adriatique », et « pour la mort de l’amiral Saint-Bon ».

Ce n’était encore qu’une indication brève, une sorte de promesse, qui ne fut pas tenue aussitôt. Absorbé pendant quelques années par la composition de ses meilleurs romans et de ses premiers drames, il murissait pourtant le projet d’une épopée, la Canzone di Garibaldi, dont une seule partie (La notte di Caprera, 1901) a été composée, en laisses monorimes assonancées, exactement calquées sur celles de l’épopée Française du moyen âge. Le poème majestueux qu’il publia ensuite est intitulé : Laudi del cielo, del mare, della terra e degli eroi. D’après le