Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/520

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plan primitif, il devait y avoir sept livres, portant chacun le nom d’une des Atlantides qui forment au ciel la constellation des Pléiades ; en réalité le poète n’en a composé que quatee : Maïa ou Laus vitae (1903); Elettra et Alcione (1904), enfin Merope (1912). Le livre d’Électre renferme nombre de pièces consacrées à célébrer les héros (ici a trouvé place le seul chant composé de la Canzone di Garibaldi), et aussi les grands artistes d’Italie, de Dante à Verdi, avec addition de quelques étrangers, comme Victor Hugo et Nietzsche ; il chante les « Villes du silence » (Pise, Lucques, Ravenne, Ferrare, Rimini, Assise, Volterra…), enfin il entonne le « Chant augural pour la nation élue », avec le refrain : « Italie, Italie ! promise à la nouvelle aurore par le soc et la proue ! ».

Cette pièce finale du livre d’Électre sert de liaison avec le livre de Mérope — ou Gesta d’Oltremare, composé seulement lors de la guerre de Lybie (1911). Avec les Canzoni delle Dardanelle, d’Annunzio y affronte les réalités tragiques de la guerre et en exprime magnifiquement l’héroïsme. Cependant l’effort du poète, en dépit de sa virtuosité habituelle, y est un peu trop apparent ; car ce ne sont pas là les accents qui montent le plus naturellement du fond de sa nature d’esthète avide de sensations rares, d’individualiste presque forcené, de païen porté à une conception panthéiste du monde. En réalité, les parties les plus profondément originales des Laudi sont la première, Maïa, et la troisième, Alcyone. On peut affirmer sans aucune réserve que là est le chef-d’œuvre de d’Annunzio poète, et même de la poésie italienne moderne.

La Laus vitae (Maïa) est un poème en vingt et un chants — 8400 vers au total, groupés par strophes de vingt et un vers affectant la forme des strophes pindariques. Le point de départ est le récit, ou plutôt les impressions