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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/538

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518 LITTERATURE 11'A1.1¤a:m abordait la tragédie en vers — en vers libres -~ et le lyrisme y occupe une large place, avec de nombreux épisodes descriptifs, pittoresques, décoratifs, qui en- combrent l’action jusqu’i1 l’étoufl`er ; c’était le moment ou le poete allait publier ses Laudi. L’muvre -—— encore un drame de luxure et de sang ——- est surtout une reconstruction de la vie italienne du x1u° siécle dans la petite cour de Rimini; mais l’érudition que renferme lu contenkture de la tragédie ne fait aucun tort a la poésic éclatante qui se dégage de ces cinq actes. Peut-étre serious-nous pourtant disposés a reconnaitre une qualité poétique et dramatique plus haute a la Figlia di Jorio (1904-), << tragédie pastorale », qui nous transporte au cceur des montagnes de l’Abruzze, au milieu d’étres primitifs, supcrstitieux, mystiques, livrés at toute la vio- lence de leurs instincts : le jeune berger Aligi, un hallu- ciné, prend sous sa protection une fille perdue, Mila, que poursuit une bande de moissonneurs déchainés ; il se réfugie avec elle dans une grotte de la montagne, et quitte sa fiancée ; Aligi va jusqu’a tuer son propre pero pour défendre Mila. Il doit expier son parricide par le supplice du fen ; mais c’est Mila qui s’élance at sa place dans les flamines. Ici encore l’action est a la l`ois lente et brutale ; l’élément pittoresque, l’élément lyrique sur- tout occupent une place prépondéranie ; mais le poéte, par cette évocation puissante d’une humanité primitive, jaillic de son imagination, réussit a nous suggérer, faute de pouvoir l’expliquer, l’état d’ame des étres d’ex— ception que sont toujours ses personnngcs. Parmi les essais dramatiques suivants, ni la ¢< Torclic sous le boisseau » (Za Fiaccola sotto il moggio, 1905), qui reprend, dans un autre milieu social, certains themes de la et Fille de Jorio », ni Pick c/ze l’Amm·e (en prose, 1907),