Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/558

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pouvais aimer ! Ah ! si je pouvais aimer ! Quel chant nouveau je chanterais ! »

Corrado Govoni (né en 1884) s’est un moment rattaché au mouvement {`uturiste (Poésies électriques, 1911); mais en dépit de son aspiration at toutes lcs libertés ct de son gout pour l’irrationnel, qui le rapprochérent de Marinetti, la n’était pas sa véritablc orientation. D’abord attiré vers la poésie d’un Th. Gautier, d’un C. Mendés, d’un Verlaine, il a subi aussi l’influence de G. d’Annunzio, avec lequel il peut rivaliser pour l’abondance et l’éclat des images; puis il a pris une place de premier » rang parmi les << intimistes », sur les traces de S. Corazzini, dont il a pleuré la mort dans une de ses plus belles poésies. Il a trouvé sa voie véritable avec l’ <¢ Inauguration du printemps » (1915) et dans le a Cahier des songes et des étoiles » (1924). IA coté des a feux d’artifice » (c’est le titre d’un de ses premiers recueils, 1905), et du ruissellement d’images qu’il a répandues a pleines mains, ce qui attache, dans la poésie de Govoni, c’est l’accent personnel qui est le sien, quand il parle de sa pauvreté, c’est sa symphatie pour les mendiants, pour les miséreux, dont il évoque constamment l’image; car apres avoir été dans l’aisance, il s’est laissé déposséder, et il a traduit avec force sa mélancolie de voir entre les mains d’autrui cette maison paternelle qui << fut sienne, où il a vécu les plus belles années de sa jeunesse solitaire, on il a connu l’ivresse de l’amour et ses tourments,... d’0u il découvrait le cimetiére rose, la-bas, avec ses morts at coté desquels il n’a plus le droit de descendre dormir na. Autre chose encore donne un accent inoubliable a la poésie de Govoni; ce sont les tableaux qu’il a tracés de la nature au milieu de laquelle il a grandi, la vaste plaine basse, grise, monotone des envi-