Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/561

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LE zuovvmumvr LITTERAIBE mz 1915 A 1930 56.1 évoquer de frais paysages, empruntés notammeut ii sa Riviera natale. — Le triestin Umberto Saba (1883) dont l’ceuvre lyrique, réunie en un volume en 1921, a été complétée en 1926 et 1928, est un poete a part : il fré- qnenta quelque temps le groupe florentin; mais ·-— c’est lui qui le dit- : u Avec G. Papini et ses compagnons de la Voce je me suis entendu peu ou point : j’étais d’unc autre cspéce » — allusion au fait que sa mere étaitjuive et qu’il sentait en lui une hérédité qu’il tenait d’elle; le fait est qu’il resta en quelque sorte en dehors de la tradition poétique italienne, malgré son culte pour Pétrarque et pour Leopardi : sa mélancolie profonde, mais sans grands éclats, habituelle, peut—on dire, inerte et résignée, colore tous les aspects qu’il découvre dans_ la vie. D’autre part, il se dédouble assez pour se voir, se juger, et il sourit de lui-méme avec une nuance d’humour ou il entre de la pitié. — Le romain Arturo Onofri (1885-1928) a suivi une voie différente : parti de l’influence de G. d’A11nunzio, de Pascoli, de la Voce (Liric/ze, 1907; Canti delle oasi, 1909; Orchestrine, 1917), il est passé d’un fragmentisme descriptif fort agréable at un lyrisme hermétique, tout hérissé de réves et de prophéties empruntées au spiritisme et in la théosophie (Terrestritzi del Sole, 1927; Vincere il drago, 1928). i Lorsque furent publiés, en 1911-, les Canti Orflci de Dino Campana (né dans la Romaguc toscane en 1889) — c’était le temps ou paraissalent at Florence Lacerba de Papini ct la seconde Voce dirigée par G. De Robertis —— la critique salua la révélation d’un grand pobte, disciple des decadents franqais, non seulement dans ses vers, mais dans son caractere fantasque, dans sa vie nomade, qui réduisit Campana a faire tous les métiers pour vivre, et it divertir les oisifs de Florence par ses excentricitésjq