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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/572

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Lirréanvau ITALIENNE délicat, fécond, ironiste sans violence, dont il semble que les générations nouvelles se détournent quelque peu. Les causes de ce détachement paraissent assez claires. Panzini incarne le bourgeois provincial, épris de la vie simple, paisible, confortablc et douce qu’on menait ai Bologna — << la docte » et << la grasse » — aux temps désormais presque fabuleux qui précéderent la grande guerre, et exaspéré par le tumulte, le machinisme et le dévergondage des temps nouveaux ; il a décrit les pre- miers avec une bonhomie souriante et satisfaite ; contre les seconds il a essayé d’enfler la voix, et cet effort lui a moins bien réussi. Parmi les récits ou s’exprime le meilleur de son tempérament propre, il faut citer La lanterna di·Diogene (1909), notes d’un voyage a bicyclette de Milan a Bellaria, sur l’Adriatique, ou l’au- teur se raconte lui—méme, c’est-a-dire nous fait partager ses joies et ses réflexions sur tous les spectacles qui sei déroulent devant lui ; — [Z viaggio d’un povero letterato (1909), ll diavolo nella mia libreria (1921), procedent du méme genre ; — Santzppe (la femme de Socrate, 191-1), qui nous conduit en pleine antiquité grecque, est encore une fantaisie charmante, ou brille l’ironie indulgente de Panzini. Ses romans proprement dits, La Madonna di mama (1916), Io cerco moglie (1920), valent moins par l’action méme que par les personnages, lestement dessinés, que l’auteur sait grouper autour d’une aven- ture par elle-méme peu saillante. Il faut faire une place at part at deux de ses romans les plus réussis, qui occupent un rang distingué dans la production des dix dernieres années : Il Padrone sono me (1922), dont l’action commence avant la guerre, s’achéve apres, et fait éclater le contraste entre deux états sociaux entierement renversés ; l’autre roman, au