Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/577

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LE Mouvmmnr LITTIERAIRE my 1915 A 1930 557 réves,de ses ambitions, de ses expériences, de ses décep- tions et de son prétendu échec final. Lorsque, aprés une vingtaine d’années, on relit ce livre Fougueux, on comprend, sans effort, des les premiers chapitres, l’enthousiasme que put exciter cette lecture parmi la jeunesse d’alors. A mesure pourtant qu’on avance, on s’étonne de l’imm0destic avec laquelle l’auteur se pré- sente au public dans toutes les attitudes et nous intro- duit dans son intimité, avec une insistance qu’aprés tout on ne lui demande pas ; on se lasse un peu d’une cer- taine prolixité, cu se mélent des viclences de langage et quelques grossiéretés. Papini se targue d’une absolue sincérité ; mais la sincérité n’exclut pas nécessaircment une certaine délicatesse. L’ceuvre reste pourtant forte, et représentative d’un état d’esprit d’avant-guerre. La verve caustique du polémiste et son absence de mesure éclatent dans ses Stroncature (<< Ereintements », 1916). Cependant une certaine détente se manifesta en lui, vers ce temps, ia enjuger par ses recueils de vers (Cento pagine di poesia, 1915 ; Opera prima, 1917; Giorni di festa, 1918), et aboutit il ce qu’on a appelé sa conversion, bruyam ment annoncée par sa Storia di Cristo (1920). Il revenait de loin, en eH`et, ce négateur obstiné, qui avait proféré tant de blasphemes I En réalité, dans ce livre, qui n’est pas un de ses meilleurs, il n’apparai1: pas profondément changé. Ses belles facultés d’écrivain s'y exercent sur de nouveaux sujets, mais on voit mal ce que le récit des Evangiles gagne at étre ponctué de vul- garités et d’outrances qui sont d'un pamphlétaire. Un croyant, illuminé par la Vérité définitive, pourrait mcutrer plus de sérénité. Les vers de Pane e vino (1926) et le dernier livre en prose de Papini, Sant' Agasiino (1930), accentuent l’impressi0n que, parvenu at la pleine