Aller au contenu

Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/580

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

560 Lxrrémrunz n·Ar.1zNNz << Histoire de la critique romantique en Italie » (1905), bientot suivie d'un essai retentissant sur G. D”Annun- zio (1909). Apres avoir subi l’influence de B. Croce, il s’en libéra, pour se rattacher plus directement at la mé- thode de F. De Sanctis, c’est-a—dire at la contemplation exclusive de l’oeuvre d’art, considérée en elle—méme. La passion avec laquelle il s`est appliqué at en pénétrer le sens et la beauté, la langue colorée, imagée, qu’il a mise au service de cette étude, ont pu faire qualifier sa critique de néo-romantique. Pourvu d`une culture tres étendue et tres variée, d’une intelligence et d’une sensi- bilité artistique tres vives, Borgese s’est livré at la criti- que littéraire moins en professeur qu’en journaliste, de maniere at pouvoir atteindre un public tres vaste et at lui communiquer ses impressions au jour lejour; il l’a fait avec une verve et un éclat inaccoutumés. Renato Serra disait de lui : u Peu d’écrivains savent, comme Borgese, commencer un article et le conclure sur une sonnerie de trompette. » Ces improvisations brillantes, pénétrantes, ont été réunies en trois volumes (La vitae il Zibro, 1910- 1913 ; réimpr. en 1928) et restent l’image la plus fidele, la plus vivante de la littérature de ce début de sieclc. Sont venus ensuite ses Studi di Zetterature moderne(191·1), Tempo di edifcare (u Adieux at la critique », 1923) et Ottocento europeo (1927). Il approchait de la quaran- taine quand il prit la résolution de passer de la cri- tique at la création: son premicr roman, Rubé, parut en 1921. C’est l’analyse clairvoyante, implacable, d’un état d’ame qui fut assez commun parmi la jcunesse italienne avant, pendant et apres la guerre. Filippo Rubé,jeune avocat sicilien, est un type d”intellectuel orgueilleux, ambitieux, mais apathique, sans caractere, sans volonté»