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Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/581

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incapable d’un sentiment fort, raisonneur, beau parleur, adonné at l’analyse de soi-méme; par l’eH`et d’une intro- spection dans laquelle il se complait, il en vient at perdre de vue les réalités de la vie et at s’immobiliser dans l’inaction. Clest un décadent : impropre at diriger sa vie, il devient le jouet des événements et {init de faqon misérable. La psychologie de ce personnage, ses réactions en présence de la guerre, ou au cours de diverses expériences sentimentales, sont étudiées avec une pénétration impitoyable, qui n’est pas sans produire parfois une impression de malaise. On y reconnait l’écho de maintes expériences personnelles du romancier; car celui—ci a traduit certains états d’5me analogues dans ses cc Poésies » (1922), et on les retrouve chez plusieurs de ses héros. Tout peut ne pas plaire dans Rubé; l’oeuvre est un peu toufi`ue, inégale parfois; mais elle a de la force el; de la sincérité, et l’apparition en a été, sans conteste, un événement dans l’histoire_liI:téraire et morale de l’lI:alie contemporaine. On y a relevé des réminiscences de Stendhal et de divers romanciers russes; Borgese a tellement lu que rien n’est plus naturel. Cela ne saurait empécher que la conception de son person- nage et de ses aventures ne soit bien at lui. _ Son second roman, I vivi e imorti (1923), est peut- étre d’une lecture plus aisée; venant apres Rubé, il n’a plus la méme signification. Eliseo Gaddi est encore un indécis; il oscille entre de grandes résolutions, qu’il prend mais ne réalise jamais, et une immobilité d’ou il est incapable de sortir. Son caractere particulier est l’idée fixe de la mort, dont il voudrait percer le mystere, et pour cette raison il s’adonne au spiritisme, ce qui n’augmente pas beaucoup son prestige. Un frere de Rubé et d’Eliseo Gaddi est l’archiduc Rodolphe d’Autriche, dont