571 LITTIERATURE ITALIENNE limité de situations et de sentiments;du moins a·t-il su en extraire une émotion profondément humaine. Un plus jeune écrivain, Cesare Giulio Viola, avec un roman distingué, Prico (1923) et un drame, Il cubre in due (1926), s’est engagé avec talent dans la méme voie. Mais un élargissement d’horizon serait nécessaire pour donner naissance at un répertoire plus varié. Ce fut précisément pour s’engager dans la voie d’un renouvellement indispensable, en se libérant de la tradition fatiguée du drame bourgeois que Luigi Chia- relli (né en 1886) fit représenter des 1916, avec un éclatant succés, son oeuvre la plus célébre, La masc/zera e il visa, qu’il ne qualiiia ni de drame ni de comédie, mais de << grottesco » — nom assez malheureux, qui a du moins l’avantage d’annoncer clairement une oeuvre caricaturale et grimaqante. La donnée rappelle de fort pres celle de beaucoup de drames joués en France et ailleurs, depuis un demi—siécle; mais Chiarelli fait at la fois la critique et la parodie de son sujet. Un mari, Paolo, qui est entouré de gens d’humeur fort pacifique, dans sa villa située sur les rives enchanteresses du lac de · Come, déclare bien haut que, si janiais sa femme le trahissait, il la tuerait. Sa sincérité n’est pas douteuse. Or plaeé brusquement en face de la réalité qu’il ne prévoyait pas, il se sent incapable de tuer, il se dérobe : son vrai u visage » ne ressemble en rien a l’attitude conventionnelle de son u masque ». Mais comment écbapper aux railleries de ses amis, au déshonneur qui le guette? Sa femme partira sous un faux nom, se réfu- giera at l’étranger, et il racontera qu’il l’a tuéc en la jetant dans le lac, puis il se livrera a la justice. Le procés a lieu; l’avocat choisi par Paolo se trouve étrc justement le galant de sa femme, qui s’étai|: enfui sans
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