Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/602

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démontrer que la vérité est (whose insaisissable pour l’homme: elle revét up aspect,dif}`érent pour chaque individu : chacun sa vérité, et c’est ce qu’explique assez longuement le raisonneur de la piece. Celui-ci omet seulement de dire: lorsque chacun a une félure au cerveau!

Il y a quelque ingénuité in vouloir mettre at nu l’impossibilité des situations patiemment élaborées par l’auteur ; il y en a plus encore a en discuter la base philosophique, et surtout at en dégager une a legon d’humanité » d’oi1 il ressortirait qu’ ;< il y a des malheurs qui doivent demeurer cachés par pitié ». Cette réplique de Mme Pouza rappelle un peu trop celle d’une heroine de Courteline, l’ineffable Adele, qui, surprise par Bou- bouroche at cacher un galant dans son armoire e glace, se retranche avec dignité derriere cette formule solen- nelle : c’est un secret de famille l ——- En réalité tout ceci appartient au domaine de la farce, mais une farce i d’un genre assez particulier par la subtilité des idées, par l’extravagance des inventions que ]’auteur déroule avec une gravité d’imperturbabIe pince—sans-rire. La critique ne s’est pas fait faute de disserter a perte de vue sur cette impuissance des hommes é saisir et A fixer la vérité ; et l’humoriste impénitent qifest Pirandello a bien du s’en amuser —à moins qu’il n’ait fini par étre la dupe de la critique, ce qui serait l’ironie supreme.

L’oeuvre la plus originale, la plus hardie et la plus déconcertante de Pirandello est, sans contredit, ses << Six personnages en quéte d’un auteur, comédiea faire >;, En tenter l’analyse est une tache désespérée : il faut l’écouter — ou la lire ——- pour en saisir exactement (ne parlons pas de comprendrp I) la nature et le contenu Les six personnages - Pere, Mere, Fils (légitime), Fille (naturelle), et deux bâtards plus jeunes, qui n’ouvrent