Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/607

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ma Mouvmmzr LITTERAIRE mz 1915 A 1930 587 mot, tel accent, tel regard d’ou ressort clairement pour elle que ce fou joue un r6le ; il simule; il est lucide. lfaliéniste, bien entendu, n’y a rien vu ; le baron pérore et ricane. Mais voici Henri IV qui, délivré de cesimpor- tuns, révele a ses conseillers secrets ell`arés qu’il s`est réellement cru Henri IV pendant dquze ans ; puis un jour est venu qi1 lui est apparue son erreur. Mais il n’en a rien laissé paraitre, et depuis huit ans il continue ajouer cette comédie Sans réveite ni défaillance. Les rai- sons pour lesquelles il a refuse de rentrer dans Ia réalité sont d’ailleurs peu convaincantes (acte III). I Mais ses anciens compaglwns entendent frapper un grand coup, prevequer en lui une surprise, un choc tel que le faux Henri IV redeviendra lui-méme: en pleine nuit, dans la salle du trdne, oii glisse ii Paine une faible lueur, Frida déguisée, comme jadis sa mere, en Comtesse Mathilde, prend place dans une niche que recouvre en général un portrait de cette mere dont elle a les traits : l’empereur entre et Frida I’appelle. La voix de la jeune fille a beau trembler de peur, Henri IV éprouve un effroi tel qu’iI se croit plongé de nouveau dans la démence, Au cours de cette nuit tres agitée, une apre explication a lieu entre le fou guéri et ses prétendus amis; et c’est principalement contre Belcredi qu’on sent couver le ressentiment inexpiable dc l’empereur. Lorsque, s’approchant de Frida déguisée, Henri IV retrouve en elle son amour d’il y a vingt ans, et serre d’un peu trop pres la jeune fille, en criant : a Tu es in moi, in moi, tu m’appartiens de plein droit », et en riant << comme un fou », Belcredi s’élancc pour se placer entre eux; mais l’empereur le transperce d’un coup d’épée en plein ventre. Tandis qu’on emporte Belcredi mourant, Henri IV rassemble ses trois conseillers,