Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/608

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588 LITTIERATURE xnniramm comme une garde, autour de lui, et dit: << Oui, mainte- nant, il le faut... lci ensemble, at jamaisl » Le prétendu fou reprend son rele; la comédie continuera. Le héros de Pirandello se considere donc comme guéri; telle parait etre la volonté de l’auteur. Le spec- tateur cependant reste sceptique : il y a encore trop d’incohérence dans ses propos comme dans ses actes, pour qu’on ait toute confiance dans la rectitude de son jugement, Si, par exemple, il pense pouvoir éluder ses responsabilités en continuant son petit jeu, il est loin de compte; car si les fous assassins échappent at la peine de mo1·t, il y a d’autres moyens pour protéger contre eux la société, par exemple le cabanon. Bien de tout cela ne tient donc parfaitement debout : Pirandello nous laisse constamment dans une atmosphere trouble, et la est un de ses artifices les plus habiles; car s’il essayait de rendre claires et limpides ses subtiles inventions, elles tomberaienta plat. ll y a quelque chose de magique, peutron dire, dans cet art prestigieux: l’eifort auquel il nous oblige pour essayer de le suivre ne nons laisse pas le temps de raisonner, Les admirateurs les plus convaincus de Pirandello reconnaissent que l’heure de la réflexion, lorsqu’elle sonne, n’est pas favorable at ses muvres meme les plus réussies; et que d’autre part, ce théétre si original, si suggestil`, ne saurait déterminer une orientation féconde de l’art dramatique. La conception sur laquelle il repose est, en somme, assez étroite. Malgré son intarissable imagination, Pirandello a pu donner, depuis, bien d’autres muvres curieuses, attachantes meme (Diana e la Tuda, 1926; L’amica delle mogli, 1927; La nuova colonia, 1928; Questia sera si recita a soggetto, 1929; Come tu mi vuoi, 1930;...); il y peut soulever quuntité