uz xuouvmmur Lrrriéxxuxrs ms: 1915 A 1930 589 de problemes et d’idées, sans réussir a beaucoup renou- veler sa technique; ou, pour mieux dire, plus l’muvre est riche d’intentions philosophiques, moins elle a de chances d’étre vraiment scénique. Aussi le cc pirandel- lisme », épuisé par son inventeur meme, ne saurait-il avoir une longue fortune. Un autre Sicilien a conquis une certaine célébrité in cbté de Pirandello. P.-M. Rosso di San Secondo, de vingt ans plus jeune (Caltanisetta, 1887), a remporté son premier et son meilleur succes au moment meme ou se révélait sur la scene son grand compatriote. Mais si Rosso di San Secondo a fait preuve d’une étonnante fécondité dans sa production narrative et dramatique, celle-ci est aussi d’une déconcertante inégalité : il ima- gine des sujets bizarres, parfois assez répugnants, car la vie des sens ale privilege de l’intéresser par—dessus tout. D’autre part, il n'a pas l’habileté scénique, la logique inflexible, grace auxquelles Pirandello excelle at tirer toutes les consequences de la donnée qu’il a minutieu- sement combinée. Rosso di San Secondo est surtout un lyrique, et ce qu’i1évoque avec le plus de force devant nous est la misere des étres voués a la satisfaction de leurs passions, qui en souH`rent ct qui en meurent. Dans ses << Pantins » (Marionetta, che passionef, 1918; traduit en francais sous le titre a Passions de fantoches » ‘), l’auteur nous introduit dans le cadre le plus banal, le plus incolore de la vie contemporaine : une salle de bureau télégraphique, une pension fréquentée par des artistes, un grand restaurant. Les héros sont tellement dépourvus de personnalité qu’ils nc portent méme aucun 1. On peut penser qu’ici passion: signifie souifranco, torture plutbt que << passion »; alors il faudrait dire : << Pauvres pantinsl quels tourments! »
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