Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/63

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1.’ms1>mA·r1oN 1>o1>uLAnuz AU xm' srizcmz 43 Souvent aussi Bonvesin a recours 5. la forme du dia- logue, et présente un enseignement moral en de petites scenes parfois assez piquantes : il imagine un entretien entre la modeste violette et la rose orgueilleuse, entre l’industrieuse fourini et la mouche oisive, entre la Vierge et Satan; ou bien il nous fait assister au complot des mois conjurés pour détroner leur roi, Janvier, qu`ils accu- sent de paresse et de divers autres péchés. Enfin on a de Bonvesin un curieux traité de savoir-vivre, sur les cinquante regles de politesse a observer a table, qui nous ouvre un jour fort intéressant sur la vie privée des Milanais at la {in du xm' siecle. IV Tous les essais de poésie vulgaire mentionnés jusqu`ici sont composés dans une langue que l’on ne peut encore qualifier d`italienne : cette littérature populaire est nettement dialcctale. Le sentiment, méme vague, de l’unité linguistique de tout le pays qui s’étend des Alpes a la Sicile, n’était pas encore, et ne pouvait pas étre duns les esprits, par la simple raison que cette unité n’existait pus._Aussi chacun des écrivains qui viennent d°étre énu- mérés s’était—il exprimé dans son dialecte particulier, l’énigmatique Cielo en sicilien, l’auteur du ee Serventcse dei Geremei e dei Lambertazzi » en bolonais, Jacopone ` en ombrien, Pateg, Giacomino, Bonvesin, en crémonais. en véronais, en milanais, et ainsi des autres. Cependant in cette remarque il faut apporter aussitot une restriction importante. De tout temps, quand un homme du peuple, possédant le degré d’instruction le plus élémentaire, prend la plume en main, on peut étre