Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/72

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n LITTERATURE ITALIENNE bourgeois de communes d’ou avait dés lors disparu toute trace d’orgauisation féodale. Quelque soin qu’ils missent at étudier leurs modéles, provengaux ou siciliens, l’imi- tation ne pouvait produire l’originalité; force leur fut de demander un peu de nouveauté a une forme de plus en plus savante, difficile, contournée, aboutissant at une obscurité qui était souvent recherchée comme un mérite. Car les poétes appartenant a ce second groupe de l`école sicilienne aimérent d'une aH`ection particulicre la marziem oscum, ou certains troubadours — tel Arnaud Daniel — s’étaient acquis une grande réputation : rimes ¤< équivo- ques », rimes 21 l’intérieur des vers, répétition perpétuelle des mémes mots, ou de mots ayant la méme racine, allité- ration, il n’est guére d’artifices que les 'l`oscans, de 1250 a 1280 environ, n’aient cultivés avec la plus facheuse insistance. Il importe peu de donner ici la liste assez longue de ces Florentins, Pisans, Siennois ou Arétins dont le bagage poétique est aussi léger que l’originalité; un seul, tenu par eux-mémes pour leur maitre at tous, les représente d’une facon trés suffisante : c’est Guittoue d’Arezzo, né vers 1230, mort en 1294. Il était impossible cependant que la personnalite de tous ces écrivains ne se tit pas jour de quelque fagon, et que les préoccupations au milieu desquelles ils vivaient n’cussent aucun écho dans leurs vers. La vérité est qu’en dépit de la poétique conventionnelle at laquelle. étaient attachés ces héritiers toscans des Siciliens, quelques-uns Erent une part plus large a l’inspiration populaire, d’au- tres, en grand nombre, traduisirent eu vers leurs senti- ments politiques, ou exprimérent des pensées d’uu carac- tére moral et religieux. La politique n’avait pas été étraugere ia Yiuspiratiou des Provengaux; les Sicilieus s’eu étaieut absteuus, et il