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Essai sur la vie

Il en étoit affligé ; mais il n’en étoit pas étonné. « La vérité, disoit-il, qui ne peut jamais nuire au genre humain, ni même à aucune de ces grandes sociétés qu’on appelle les nations, est souvent opposée aux intérêts de ce petit nombre d’hommes qui sont à la tête des peuples. Ici vous avez de grands corps qui sont tous remplis de ce qu’on appelle l’esprit de corps. Ils tendent sans cesse à usurper les uns sur les autres, et tous sur la patrie. Elle devient comme une grande famille, où les aînés veulent exclure les cadets de tout partage. Comment sera reçu de ces corps un philosophe qui viendra leur dire : Avant tout soyez citoyens ; voilà vos fonctions, rem-