Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 1.djvu/210

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débattue entre les anciens peres[1] et renouvelée de nos jours, n’entre

    rance ; je m’y assurois de l’immortalité de mon ame. Mon imagination, doucement échauffée par les discours de quelques grands hommes, ne doutoit déjà plus de cette immortalité qu’ils promettent plus qu’ils ne la prouvent ; déja je commençois à me déplaire à moi-même ; je méprisois les restes d’une vie malheureuse ; je m’ouvrois avec délices les portes de l’éternité : votre lettre arrive ; je me réveille ; et, d’un songe si amusant, il me reste le regret de le reconnoître pour un songe. »

    Une preuve, dit M. Deslandes dans son Histoire critique de la philosophie, qu’autrefois on ne croyoit ni à l’immortalité ni à l’immatérialité de l’ame, c’est que, du temps de Néron, l’on se plaignoit à Rome que la doctrine de l’autre monde, nouvellement introduite, énervoit le courage des soldats, les rendoit plus timides, ôtoit la principale consolation des mal-