Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 1.djvu/247

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contenter ; mais s’il lui survient quelque maladie ou quelque augmentation de famille, alors, faute d’une

    fournissent à sa dépense, le nourrissent, le vêtent, le logent ; dès qu’il sera marié, ces six sous ne pourront plus lui suffire, parceque, dans les premieres années du mariage, la femme, entièrement occupée à soigner ou à allaiter ses enfants, ne peut rien gagner. Supposons qu’on lui fît alors remise entiere de sa taille, c’est-à-dire cinq ou six francs, il auroit à-peu-près un liard de plus à dépenser par jour ; or ce liard ne changeroit sûrement rien à sa situation. Que faudroit-il donc faire pour la rendre heureuse ? Hausser considérablement le prix des journées. Pour cet effet il faudroit que les seigneurs vécussent habituellement dans leurs terres : à l’exemple de leurs peres, ils récompenseroient les services de leurs domestiques par le don de quelques arpents de terre : le nombre des propriétaires augmenteroit