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DE L’HOMME.

chesse, de cet inégal partage au despotisme, et du despotisme à sa ruine. Un homme pauvre s’applique-t-il au commerce, s’adonne-t-il à l’agriculture, fait-il fortune ? il a des imitateurs. Ces imitateurs se sont-ils enrichis ? leur nombre se multiplie, et la nation entiere se trouve insensiblement animée de l’esprit de travail et de gain. Alors son industrie s’éveille, son commerce s’étend ; elle croît chaque jour en richesse et en puissance. Mais si sa richesse et sa puissance se réunissent insensiblement dans un petit nombre de mains, alors le goût du luxe et des superfluités s’emparera des grands ; parceque, si l’on en excepte quelques avares, l’on n’acquiert que pour dépenser. L’amour des superfluités irritera dans ces grands la soif de l’or et le desir du pouvoir : ils voudront commander en despotes à leurs concitoyens. Ils tenteront tout à cet effet ; et c’est alors qu’à la suite des richesses le pouvoir arbitraire, s’introduisant peu-