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DE L’HOMME.

est nécessairement déterminé par le desir d’un bonheur apparent ou réel. L’homme n’est donc pas libre. Sa volonté est donc aussi nécessairement l’effet de ses idées, par conséquent de ses sensations, que la douleur est l’effet d’un coup. D’ailleurs, ajoutoient les stoïciens, est-il un seul instant où la liberté de l’homme puisse être rapportée aux différentes opérations de son ame ?

Si, par exemple, la même chose ne peut au même instant être et n’être pas, il n’est donc pas possible.

Qu’au moment où l’ame agit elle agisse autrement,

Qu’au moment où elle choisit elle choisisse autrement,

Qu’au moment où elle délibere elle délibere autrement,

Qu’au moment où elle veut elle veuille autrement.

Or, si c’est ma volonté telle qu’elle est qui me fait délibérer ; si c’est ma délibération telle qu’elle est qui me fait