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NOTES DE LA SECTION VII.

choisir ; si c’est mon choix tel qu’il est qui me fait agir ; si, lorsque j’ai délibéré, il n’étoit pas possible, vu l’amour que je me porte, que je ne voulusse pas délibérer ; il est évident que la liberté n’existe ni dans la volonté actuelle, ni dans la délibération actuelle, ni dans le choix actuel, ni dans l’action actuelle, et qu’enfin la liberté ne se rapport à nulle des opérations de l’ame. Il faudroit pour cet effet qu’une même chose, comme je l’ai déja dit, pût au même instant être et n’être pas. Or, ajoutoient les stoïciens, voici la question que nous faisons aux philosophes : « L’ame est-elle libre si, quand elle veut, quand elle délibere, quand elle choisit, quand elle agit, elle n’est pas libre ? »

(3) Il n’est presque point de saint qui n’ait une fois dans sa vie lavé ses mains dans le sang humain, et fait supplicier son homme. L’évêque qui dernièrement sollicita si vivement la mort d’un jeune homme d’Abbeville étoit un saint. Il