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SECTION X, CHAP. VII.

sance, et non le droit de nuire. Ce droit ne fut conféré à personne. Peut-on croire qu’à l’exemple des esprits infernaux les princes soient condamnés à tourmenter leurs sujets ? Quelle affreuse idée de la souveraineté ! Faut-il accoutumer les peuples à ne voir qu’un ennemi dans leur monarque, et dans le sceptre que le pouvoir de nuire ?

On sent par cette esquisse le degré de perfection auquel un tel catéchisme pourroit porter l’éducation du citoyen, combien il éclaireroit les sujets et le monarque sur leurs devoirs respectifs, et quelles idées saines enfin il leur donneroit de la morale.

Réduit-on au simple fait de la sensibilité physique le principe fondamental de la science des mœurs ? cette science devient à la portée des hommes de tout âge et de tout esprit. Tous penvent en avoir la même idée.