Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vent vivement flatter l’orgueil, parce qu’ils sont rarement unis à la gloire, qui n’est point en la disposition des princes, mais du peuple, puisque la gloire n’est autre chose que l’acclamation de la reconnoissance publique. Or, lorsque les honneurs sont avilis, le desir de les obtenir s’attiédit ; ce desir ne porte plus les hommes aux grandes choses ; et les honneurs deviennent dans l’état un ressort sans force, dont les gens en place négligent avec raison de se servir.

Il est un canton dans l’Amérique où, lorsqu’un sauvage a remporté une victoire ou manié adroitement une négociation, on lui dit dans une assemblée de la nation, Tu es un homme. Cet éloge l’excite plus aux grandes actions que toutes les dignités proposées dans les états despotiques à ceux qui s’illustrent par leurs talents.