Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/251

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Pour sentir tout le mépris que doit quelquefois jeter sur les honneurs la maniere ridicule dont on les administre, qu’on se rappelle l’abus qu’on en faisoit sous le regne de Claude. Sous cet empereur, dit Pline, un citoyen tua un corbeau célebre par son adresse ; ce citoyen fut mis à mort ; on fit à cet oiseau des funérailles magnifiques : un joueur de flûte précédoit le lit de parade sur lequel deux esclaves portoient le corbeau, et le convoi étoit fermé par une infinité de gens de tout sexe et de tout âge. C’est à ce sujet que Pline s’écrie : « Que diroient nos ancêtres, si, dans cette même Rome où l’on enterroit nos premiers rois sans pompe, où l’on n’a point vengé la mort du destructeur de Carthage et de Numance, ils assistoient aux obseques d’un corbeau ? »