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DE L’HOMME.

de penser et de communiquer leurs pensées. Or la religion papiste est-elle la plus favorable à de telles lois ? Les hommes sont-ils, en Italie et en Portugal, plus assurés qu’en Angleterre de leur vie et de leurs biens ? y jouissent-ils d’une plus grande liberté de penser ? le gouvernement y a-t-il de meilleures mœurs ? y est-il moins dur, par conséquent plus respectable ? l’expérience ne prouve-t-elle pas, au contraire, que les luthériens, les calvinistes de l’Allemagne, sont mieux gouvernés et plus heureux que les catholiques, et que les cantons protestants de la Suisse sont plus riches et plus puissants que les cantons papistes ? La religion réformée tend donc plus directement au bonheur public que la catholique ; elle est donc plus favorable à l’objet que se propose la morale ; elle inspire donc de meilleures mœurs, et dont l’excellence n’a d’autre mesure que la félicité même des peuples.

(33) Il est de grandes, il est de petites