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SECTION II, CHAP. II.

ments, et à mon ame que je dois mes sensations ; ce sont donc proprement mes sensations, et non mes pensées, comme le prétend Descartes, qui me prouvent l’existence de mon ame. Mais qu’est-ce en nous que la faculté de sentir ? est-elle immortelle et immatérielle ? La raison humaine l’ignore, et la révélation nous l’apprend. Peut-être m’objectera-t-on que si l’ame n’est autre chose que la faculté de sentir, son action, comme celle du corps frappant un autre corps, est toujours nécessitée, et que l’ame en ce sens doit être regardée comme purement passive. Aussi Malebranche l’a-t-il crue telle, et son systême a été publiquement enseigné. Si les théologiens d’aujourd’hui le condamnent, ils tomberont avec eux-mêmes dans une contradiction dont sûrement ils s’embarrassent peu. Au reste, tant