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DE L’HOMME,

que les hommes naîtront sans idées du vice, de la vertu, etc., quelque systême qu’adoptent les théologiens, ils ne me prouveront jamais que la pensée soit l’essence de l’ame, et que l’ame ou la faculté de sentir ne puisse exister en nous sans que cette faculté soit mise en action, c’est-à-dire sans que nous ayons d’idées ou de sensations.

L’orgue existe lors même qu’elle ne rend pas de sons. L’homme est dans l’état de l’orgue lorsqu’il est dans le ventre de sa mere, lorsqu’accablé de fatigues et troublé par aucun rêve, il est enseveli dans un sommeil profond. D’ailleurs, si toutes nos idées peuvent être rangées sous quelques unes des classes de nos connoissances, et si l’on peut vivre sans idées de mathématiques, de physique, de morale, d’horlogerie, etc., il n’est donc