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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/113

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DE L’HOMME,

indulgences, des messes, etc., accroît le pouvoir et la richesse du clergé. Mais, parmi les péchés, si les prêtres n’eussent compté que les actions vraiment nuisibles à la société, la puissance sacerdotale eût été peu considérable ; elle ne se fût étendue que sur un certain nombre de scélérats et de frippons : or, le clergé vouloit même l’exercer sur les hommes vertueux. Pour cet effet il falloit créer des péchés que les honnêtes gens pussent commettre. Les prêtres voulurent donc que les moindres libertés entre filles et garçons, que le desir seul du plaisir fût un péché : de plus, ils instituerent un grand nombre de rits et de cérémonies superstitieuses ; ils voulurent que tous les citoyens y fussent assujettis ; que l’inobservation de ces rits fût réputée le plus grand des crimes, et que la violation de la loi rituelle,