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DE L’HOMME.

ment de notre naissance Dieu grave en nos cœurs les préceptes de la loi naturelle : le contraire est prouvé par l’expérience. Si Dieu doit être regardé comme l’auteur de la loi naturelle, c’est en tant qu’il est l’auteur de la sensibilité physique, et qu’elle est mere de la raison humaine. Cette espece de sensibilité, lors de la réunion des hommes en société, les força, comme je l’ai déja dit, de faire entre eux des conventions et des lois, dont la collection compose ce qu’on appelle la loi naturelle. Mais cette loi fut-elle la même chez les divers peuples ? Non : sa plus ou moins grande perfection fut toujours proportionnée aux progrès de l’esprit humain, à la connoissance plus ou moins étendue que les sociétés acquirent de ce qui leur étoit utile ou nuisible ; et cette connoissance fut chez toutes les nations le produit du temps, de l’expérience et de la raison.

(36) Se peut-il qu’on ait, chez presque tous les peuples, attaché l’idée de sain-