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DE L’HOMME,

du hasard ; 2°. que, s’il est des méthodes sûres pour former des savants et même des gens d’esprit, il n’en est point pour former des génies et des inventeurs. Mais soit qu’on regarde le génie comme un don de la nature ou du hasard, n’est-il pas, dans l’une ou l’autre supposition, également l’effet d’une cause indépendante de nous ? En ce cas, pourquoi mettre tant d’importance à la perfection plus ou moins grande de l’éducation ?

La raison en est simple. Si le génie dépend de la finesse plus ou moins grande des sens, l’instruction ne pouvant changer le physique de l’homme, rendre l’ouïe aux sourds et la parole aux muets, l’éducation est absolument inutile : au contraire, si le génie est en partie un don du hasard, les hommes, après s’être assurés par des observations répétées