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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 8.djvu/221

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DE L’HOMME,

bien public. Son cœur privé d’activité et d’énergie est sans vertus, sans esprit, sans talents : les facultés de son ame sont engourdies : il néglige les arts, le commerce, l’agriculture, etc. Ce n’est point à des mains serviles qu’il appartient de travailler et de fertiliser la terre ; un Simonide aborde un empire despotique, et n’y trouve point des traces d’hommes. Le peuple libre est courageux, franc, humain et loyal (2) : le peuple esclave est lâche, perfide, délateur, barbare ; il pousse à l’excès sa cruauté. L’officier trop sévere au moment du combat a tout à redouter du soldat maltraité ; le jour de la bataille est pour ce dernier le jour du ressentiment ; celui de la sédition est pareillement pour l’esclave opprimé le jour long-temps attendu de la vengeance ; elle est d’autant plus atroce, que la crainte