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DE L’HOMME,

une d’Egmont et une Forcalquier, ils seroit impossible que les hommes pussent s’entendre et se communiquer leurs idées. Or ils s’entendent et se les communiquent. Les mêmes objets excitent donc en eux à-peu-près les mêmes impressions.

Pour jeter plus de clarté sur cette question, voyons dans un même exemple en quoi les hommes different et se ressemblent.

Ils se ressemblent tous en ce point : c’est que tous veulent se soustraire à l’ennui ; c’est qu’en conséquence tous veulent être émus ; c’est que, plus une impression est vive, plus elle leur est agréable, si cette impression néanmoins n’est pas portée jusqu’au terme de la douleur.

Ils different en ceci ; c’est que le degré d’émotion que l’un regarde comme l’excès du plaisir est quel-