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SECTION II, CHAP. XVIII.

gieuses se fessent, jeûnent, et récitent leur rosaire. Le mot vertu ne réveillera donc en elle que l’idée de discipline, de haire, et de patenôtres.

Une autre fille, au contraire, est-elle élevée par des parents instruits et patriotes ? n’ont-ils jamais cité devant elle comme vertueuses que les actions utiles à la patrie ? n’ont-ils loué que les Aricie, les Porcie, etc. ? cette fille aura nécessairement de la vertu des idées différentes de la premiere : l’une admirera dans Aricie et la force de la vertu et l’exemple de l’amour conjugal ; l’autre ne verra dans cette même Aricie qu’une païenne, une femme mondaine, suicide, et damnée, qu’il faut fuir et détester.

Qu’on répete sur deux jeunes gens l’expérience faite sur deux filles ; que l’un d’eux, lecteur assidu de la Vie