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DE L’HOMME,

foible est enhardi par l’amour. À l’ordre de l’amour, l’animal s’arrête, dépouille toute crainte, attaque et combat des animaux ses égaux ou même ses supérieurs en force. Point de dangers, point de travaux dont l’amour s’étonne. Il est la source de la vie.

    travaillent, chacun de leur côté, à l’accroissement, l’un de son trésor, l’autre de sa renommée. Or, dans l’espace de temps employé à l’acquisition de cet argent et de cette renommée, s’ils ont vieilli, s’ils ont contracté des habitudes qu’ils ne puissent rompre sans des efforts dont l’âge les ait rendus incapables, l’avare et l’homme à talents mourront, l’un sans château, l’autre sans maîtresse. Ce n’est pas uniquement entre ces deux hommes, mais entre la coquette et ce même avare, qu’on rencontre encore une infinité de ressemblances. Tous deux, plus heureux qu’on ne le pense, le sont de la même maniere. L’avare, en comptant son or, jouit de la