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NOTES DE LA SECTION IV.

injurieux que l’oppresseur puissant donne au foible opprimé.

(38) Dans tout empire où les volontés momentanées du prince font loi, toutes les lois sont contradictoires ; et l’on n’apperçoit des principes moraux ni dans ceux qui gouvernent ni dans ceux qui sont gouvernés.

(39) Le mépris est le partage de la foiblesse. Cette vérité est peut-être la seule qui ne soit ignorée d’aucun prince. Un souverain perd-il une province, une ville ? il est méprisable à ses propres yeux. Enleve-t-il injustement cette ville ou cette province à son voisin ? il s’en croit plus estimable. Il a toujours vu l’injustice honorée dans le puissant, et l’univers se taire devant la force.

(40) Le fort et le méchant, dit un poëte anglais, ne redoute qu’un plus fort et plus méchant que lui. Mais le juste et le vertueux doit redouter tous les hommes : il a tous ses concitoyens pour persécuteurs ; jusqu’à ses amis, tout l’attaque.