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DE L’HOMME,

L’esprit du prince s’annonce toujours par l’estime et la considération qu’il marque aux talents[1]. Les arts et les sciences sont la gloire d’une nation ; ils ajoutent à son bonheur. C’est donc au seul despotisme, intéressé d’abord à les protéger, et non aux sciences mêmes, qu’il faut attribuer la décadence des empires. Le souverain d’une nation puissante a-t-il ceint la couronne du pouvoir arbitraire ? cette nation s’affoiblit de jour en jour.

La pompe d’une cour orientale peut sans doute en imposer au vulgaire ; il peut croire la force de l’em-

  1. De trois choses, disoit Matthias, roi de Hongrie, que doit se proposer un prince, la premiere est d’être juste ; la seconde, de vaincre ses ennemis ; la troisieme, de récompenser les lettres, et d’honorer les hommes célebres.