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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome VIII.djvu/564

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RELIQUAT DE L’HOMME QUI RIT

Victor Hugo avait probablement voulu une première rencontre de Gwynplaine avec la justice pour « ses paroles inconsidérées », puis il a réservé cet effet pour la Cave pénale :

C’était une grande salle basse ayant à l’un de ses angles au fond une cage de fer à mettre les accusés. Toutes les salles de justice étaient à cette époque ornées de cette cage qui décore encore aujourd’hui la (mot illisible) de Jersey.

On apercevait au fond de la salle, dans la cage de fer un homme, et près de lui un magistrat en robe. L’homme parlait, le magistrat écrivait. Ils étaient trop loin et parlaient trop bas pour qu’on pût entendre leur dialogue. C’était probablement quelque braconnier interrogé par le shériff, chose alors la plus ordinaire du monde, et Gwynplaine y fit à peine attention.


Aveu d’Hardquanonne. — Cave pénale.

— J’ai eu pitié de lui. Je me suis dit : il faudra que ce garçon-là puisse gagner sa vie plus tard. Je lui ai brûlé avec un fer chaud le cartilage du nez, et je lui ai fendu la bouche jusqu’aux oreilles. Cela a fait l’Homme qui rit. Il est riche aujourd’hui.


Josiane n’était pas posée comme esprit fort ; témoin cette curieuse consultation chez une sorcière :

Josiane croyait aux sorcières (développer — citer des faits — histoire).

(Depuis quelque temps toute pensive.)

Elle va voir une sorcière qui était de la cour, la marquise (un nom italien), et elle lui dit : « Je suis amoureuse, j’aime quelqu’un d’impossible, je voudrais être à lui et qu’il fût à moi. Je l’aime d’amour. Je ne puis lui envoyer de message. Je ne peux avoir avec lui aucun rapport direct. Comment faire ? »

La sorcière lui dit : « Écrivez-lui une lettre. Cachetez-la avec de la cire de quête, scellez-la avec ce sceau qui est le sceau de… (voir Bodin) et mettez-la le soir en vous couchant, tous les soirs, sur votre crédence de nuit. »

— Et après ?
— C’est tout.
— Comment, tout ?
— Oui. Un matin en vous réveillant, vous verrez près de votre lit l’homme que vous désirez.
— Que dites-vous là ?
— La certitude.
— Cette lettre fera venir l’homme que je veux pour amant ?
— Elle l’évoquera. Elle l’appellera. Il viendra. C’est par ce moyen que Marie Stuart fit venir près d’elle Rizzio. Il est infaillible.
— J’essaierai, dit Josiane.

Incrédule sur tout, elle croyait à cela…


Plusieurs détails de ce plan sont supprimés dans le roman.

Ses domestiques.
Josiane.