du passé et du présent, je suis parvenu à réveiller mon esprit, à l’arracher au sommeil de l’insouciance et de la paresse, et, bien que peu riche en savoir, j’ai fait avec moi-même un excellent marché en me décidant à composer un ouvrage. J’ai donc écrit un livre sur l’histoire, dans lequel j’ai levé le voile qui couvrait les origines des nations. Je l’ai divisé en chapitres, dont les uns renferment l’exposition des faits, et les autres des considérations générales. J’y ai indiqué d’abord les causes qui ont amené la naissance des empires et de la civilisation, en prenant pour sujet primitif de mon travail l’histoire des deux races qui[1], de nos temps, habitent le Maghreb et en ont rempli les provinces et les villes. J’y ai parlé des dynasties à longue durée et des empires éphémères que ces peuples ont fondés, et j’ai signalé les princes et les guerriers qu’ils ont produits dans les temps anciens. Ces deux races, ce sont les Arabes et les Berbers, les seules[2] nations qui occupent le Maghreb, ainsi que chacun sait. Elles y ont demeuré pendant tant de siècles, que l’on peut à peineP. 6. s’imaginer qu’à une certaine époque elles ne s’y trouvaient pas. Hormis ces deux peuples, on ne connaît aucune autre race d’hommes qui habite ce pays.
- ↑ Voy. sur ce passage la Chrestomathie arabe de M. de Sacy, tome II, page 290.
- ↑ Pour الذان, lisez اللذان. Toutes les corrections indiquées dans les notes sont autorisées par les manuscrits.