l’Abyssinie, le pays des Zendj (Zanguebar), et s’arrête à Bab-el-Mandeb, localité de cette dernière contrée, et située à quatre mille cinq cents parasanges de l’endroit où cette mer commence. On la désigne par les noms de mer de Chine, mer de l’Inde, mer Abyssinienne. Sur ses bords, du côté du midi, sont les contrées des Zendj et des Berbera[1], dont Amro’lcaïs fait mention dans ses poésies[2]. Il ne faut pas confondre ce dernier peuple avec les Berbers, race organisée en tribus, qui habite le Maghreb. Ensuite cette mer passe successivement auprès de la ville de Macdachou (Magadoxo), du pays de Sofala, de la contrée des Ouac-Ouac[3] et d’autres peuples, au delà desquels il n’existe que des déserts et de vastes solitudes. Sur cette mer, près de son origine, du côté du nord, est la Chine, puis l’Inde, puis le Sind, puis le littoral du Yémen, où se trouvent les Ahkaf[4], Zebîd et autres lieux ; ensuite vient le pays des Zendj, placé à l’extrémité de cette mer, puis la contrée des Bedja[5].
- ↑ Pays située au sud du golfe d’Aden. Dans le texte arabe lisez بربرا, avec tous les manuscrits.
- ↑ Voici le vers :
عاى كل مقصومى الذنـابا معاود
بريد السرى بالليل من خيل بربراSur des chevaux aux queues écourtées, habitués aux marches de nuit, chevaux de Berbera.(Voy. Divan d’Amro’lcaïs, p. lv, ligne 13.)
- ↑ Iles dont les arbres produisaient, dit-on, des fruits qui ressemblaient à des têtes humaines et qui poussaient des cris de ouac-ouac. On croit pouvoir identifier ces îles avec les Seychelles.
- ↑ El-Ahkaf signifie, en arabe, les collines de sable. Ce mot désigne ici le vaste désert qui occupe la partie sud-est de la presqu’île arabique.
- ↑ M. Quatremère a démontré que les Bedja étaient le même peuple que les anciens Blemmyes. (Voyez ses Mémoires sur l’Egypte, t. II, p. 127.)