Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

xvm PROLÉGOMÈNES

718 (i3i9 de J. C). Ayant ensuite manifesté son intention de re- noncer au monde pour se tourner vers Dieu, il fit un pèlerinage surérogatoire, l'an 728, et séjourna quelque temps dans le temple de la Mecque. Il conserva cependant, par la faveur du sultan Abou Yahya (Abou Bekr^), tous les honneurs dont il avait déjà joui, ainsi qu'une grande partie des concessions et des pensions qu'il avait obtenues de l'Etat. Ce prince l'invita même plusieurs fois, mais inutilement, à prendre la place de premier ministre. A ce sujet, Mohammed Ibn Mansour Ibn Mozni '^ me fit un récit que je rapporte ici : « Le hadjeb Mohammed Ibn Abd el-Azîz el-Kordi, surnommé El- Mizouar^, mourut en l'an 727 (1327), et le sultan appela ton grand- père auprès de lui, afin de le prendre pour hadjeb et conseiller in- time. Ne pouvant le décider à accepter ces places, il demanda son avis pour le choix d'une personne capable de bien remplir l'office de hadjeb. Mohammed Ibn Khaldoun lui désigna le gouverneur de Bougie, Mohammed, fils d'Abou '1-Hoceïn Ibn Seïd en-Nas, comme pouvant le remplir parfaitement, tant par ses talents que par son habileté. Il lui rappela aussi que, depuis longtemps, la famille de cet officier avait servi celle du souverain à Séville et à Tunis. C'est un homme, dit-il, très-capable de remplir ce poste par son savoir- faire et par l'influence que lui donne le nombre de ses clients. Le prince, ayant agréé ce conseil, fît venir Ibn Seïd en-Nas, et l'établit dans la place de hadjeb. » Toutes les fois que le sultan Abou Yahya (Abou Bekr) sortait de Tunis, il en confiait le commandement à mon grand-père, dont l'intelligence et le dévouement lui inspiraient une confiance sans bornes.

En l'an 787 ( 1 336-1 887 de J. C), lors de la mort de mon grand- père, mon père, Abou Bekr Mohammed, quitta la carrière militaire

' Par une anomalie dont on coiinaîl * Célèbre émir de Biskara et du Zab.

quelques exemples, ce prince avait reçu, (Voy. l'Histoire des Berbers, t. III, p. 12/i

comme nom propre, le surnom à'Ahou et suiv.)

Bekr. (Voy. son règne dans VHistoire des Le chambellan introducteur. (Voy. His-

Berbers, t. II et III.) toire des Berbers, t. II, p. 466, ^67.)

�� �