Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/33

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DIBN KHALDOUN.

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��ceux de la jurisprudence canonique sous le cheïkh Abou Mouça Eïça Ibn el-Imam^ A Tunis il étudia, avec son frère, Abou Zeïd Abd er- Rahman, sous le célèbre Teimîd Ibn Zeïdoun (c'est-à-dire, élève d'Ibn Zeïdoun). Revenu à Tlemcen, il se trouva en possession de connais- sances très-étendues dans les sciences qui sont fondées sur la raison et dans celles qui ont pour base la tradition'^. Il reprit ses études dans cette ville sous la direction d'Abou Mouça, celui que nous venons de nommer. Quelque temps après, ij passa en Maghreb, ayant été forcé de s'enfuir de Tlemcen , parce qu'Abou Hammou Mouça Ibn Yaghmoracen, souverain de cette ville, avait voulu le contraindre à prendre la direction générale des finances et le contrôle des revenus fournis par les impôts. Arrivé à Maroc , il suivit avec assiduité les le- çons du célèbre Abou '1-Abbas Ibn el-Benna, et, s'étant rendu maître de toutes les sciences fondées sur la raison, il hérita de la place que ce savant tenait dans l'opinion publique et même d'une réputation encore plus étendue. Après la mort de ce professeur, il se rendit dans les montagnes des Heskoura ', sur l'invitation d'Ali Ibn Mohammed Ibn Teroumît*, qui désirait faire quelques études sous la direction d'un homme aussi habile. Les enseignements d'un tel maître ne pouvaient manquer d'être profitables, et quelques années plus tard, lorsque Abou Saîd, sultan du Maghreb, obligea IbnTeroumît de quitter les montagnes des Heskoura et de se fixer dans la Ville-Neuve [El-Beled el-Djedîd^), El-Abbeli l'accompagna. Dans la suite, celui-ci fut admis par le sultan Abou '1-Hacen au nombre des savants qu'il recevait dans sa société in- time. Dès lors il se dévoua à propager dans le Maghreb les sciences

��' Voy. Histoire des Berlers, t. III , p. 386 et suiv. 4i2; t. IV, p. aaS.

' Selon les docteurs musulmans l'hcmme dérive ses connaissances de deux sources : la raison et la foi. Donc les sciences forment deux classes : les rationnelles (acaliya) et les imposées ou positives {ouadaïya). On désigne aussi celles-ci par le terme nacaliya « fournies par la tradition. » Prolégomènes.

��' Les Heskoura se tenaient dans l'Atlas, à l'est de la ville de Maroc. (Voyez Hist. des Berbers, t. II, p. ii6, 117-)

  • Ibn Teroumît était chef d'une grande

fraction de la tribu berbère des Heskoura.

La Ville-Neuve, construite à environ un kilomètre et demi au sud-ouest de Fez , était la résidence du sultan et le siège de l'administration mérinide.

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