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��PROLÉGOMÈNES

��était devenu comme les Arabes bédouins ^ gens qui ne se souciaient pas d'émigrer à cause de la religion. Selma lui fit entendre qu'aucun P. 2s8. de ces reproches ne pouvait l'atteindre, le Prophète lui ayant donné la permission d'habiter le désert. En ce cas, la permission était une faveur toute spéciale comme celles du témoignage de Khozeïma* et du chevreau d'Abou Borda^. On peut encore supposer qu'El-Haddjadj

��' Dans le lexte arabe, il faut remplacer le mot t_>y«Jl par cjLcyi.

' Pour constater un fait devant la justice musulmane, il faut la déposition de deux témoins. Mohammed , dans une affaire qui le concernait , déclara que le témoi- gnage de Khozeïma Ibn Thabet suffisait. » La seule déposition de Khozeïma , dit-il , soit pour, soit contre, est suffisante.» «amJI «^j£ 0"*^-» jl *</-=' '-' i>-A-i ,j-». Ce fut pour cette raison que Khozeïma reçut le surnom de ;jy'.iL*-iJi j^ « l'homme au double témoignage. » (Sieres-Se/e/", manus- crit de la Bibliothèque impériale, supplé- ment arabe, n° 698, fol. 70).

' Nous lisons dans le Mowalta ( voy. ci- devant, p. 32 , note 5) ce qui suit : « Ma- lek (donne la tradition suivante) d'après Yahy a , qui la tenait de Bechîr : Abou Borda sacrifia sa victime (au jour de la fête, le 10 de Dou'l-Hiddja) , avant que le Pro- phète eût sacrifié la sienne , et le Pro- phète lui ordonna de sacrifier de nouveau. «Je ne trouve rien pour sacrifier, » lui dit Abou Borda, «excepté un chevreau.» — «S'il n'y a qu'un chevreau, répondit le «Prophète, sacrifie-le.» (Mss. de la Bibl. imp. supp', n" 388, fol. 91 v°.) El-Bo- khari rapporte les traditions suivantes : > Le Prophète dit : «Aujourd'hui nous com- « mencerons par faire la prière, puis nous « nous en retournerons pour faire le sacri- « fice. Celui qui agit ainsi se conforme au

��« rite que nous avons prescrit Ujcà-. oUsI ; «celui qui sacrifie avant (la prière] a fait « une offrande dont la chair est pour sa «propre famille, mais qui ne fait nulle- « ment partie du rite. » Abou Borda Ibn Niar, qui avait déjà sacrifié, lui dit : «J'ai (1 ici un chevreau. » — « Immole-le , lui « répondit le Prophète, mais, dorénavant, « une pareille chose ne sera permise à per- 1 sonne <j) i}ju i>2».l ^ cii-f-' O"^}- " — "^^ Prophète a dit : « Celui qui sacrifie avant « la prière sacrifie pour lui-même ; celui « qui sacrifie après la prière a rempli son « devoir religieux et s'est conformé au rite «des musulmans.» (Voy. le Sahîli, ms. de la Bibl. imp. supp', au chapitre intitulé : JUisVi ïXm, <_>L> ^^LiVI <_)Ui .) De ces traditions on peut tirer deux conclusions: 1° que, par un cas exceptionel, Abou Borda , ayant sacrifié avant la prière , eut la permission de réparer son erreur par un sacrifice fait après la prière; a° qu'il fut autorisé (par une grâce spéciale) à remplacer la victime ordinaire par un chevreau. Ajoutons que deux des compa- gnons de Mohammed portaient le surnom d'Abou Borda. Celui dont nous parlons est Abou Borda Nîar »Lj ; l'autre, Abou Borda Amer j-»U , fils d'Abou Mouça Abd Allah , remplit les fonctions de cadi à Koufa et mourut l'an io3 (721-722 de J. C).

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