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268 PROLÉGOMÈNES

n'a aucun rapport avec les pratiques ordinaires de l'éducation. Dieu est l'être sage qui sait tout. [Coran, sour. vi, vers. i8.)

P. a33. La faculté de vivre dans le désert n'existe que chez les tribus animées d'un fort esprit

de corps.

Dieu a implanté le bien et le mal dans la nature "^ humaine, ainsi qu'il l'a dit lui-même dans le Coran : et nous l'avons dirigé dans le

bien et le mal^ la perversité et la vertu arrivent à l'âme humaine par

l'inspiration de Dieu^. De toutes les qualités, l'homme contracte celle du mal avec le plus de promptitude , surtout lorsqu'il s'est habitué aux jouissances de la vie et qu'il ne se laisse pas contrôler par la religion. Telle est la disposition de tous les hommes, excepté le petit nombre que Dieu a favorisé de sa grâce. Chez les hommes, le mal se montre sous plusieurs formes, dont les plus évidentes sont l'injus- tice et la haine. Celui qui fixe ses yeux sur le bien d'autrui ne man- quera pas d'y porter la main, à moins^ qu'une autorité supérieure ne l'en empêche. Aussi le poète a-t-il eu raison de dire :

La perversité est une qualité de l'âme humaine ;r s'il se trouve un homme qui s'abstient (du mal), celui-là, peut-être, n'est pas pervers.

Dans les grandes et les petites villes, l'inimitié réciproque des ha- bitants n'a pas de suites graves; le gouvernement, les magistrats sont là pour empêcher la violence et retenir leurs administrés dans l'ordre. La force matérielle et l'autorité du sultan suffisent à contenir les mauvaises passions, à l'exception toutefois de la tyrannie du chef. Si la ville a des ennemis au dehors, elle a une ceinture de murailles pour la protéger, soit que les habitants s'abandonnent au repos pen- dant la nuit ou qu'ils soient trop faibles pour résister pendant le jour.

les premières que Mohammed reçut du entendu dans le même sens que le com-

ciel. menlateur El-Beïdaoui.

' Lisez «jLt, à la place de f-^^. ^ Littéral, a il lui a inspiré sa perversité

' Sour. xc, vers. lo. Le mot ^^iNJôJf , et sa piété. » Ceci est encore une phrase

rendu ici par le bien et le mal, signifie lit- du Coran. (Voy. sour. xci, vers. 8.)

téralement les deux kautears. Nous l'avons ' Pour ci'i lisez ûfl.

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